Pour joindre Stéphan Daigle

PRÉAMBULE

Comme nombre d'artistes, au fil des années, ma pratique artistique a emprunté différents sentiers qui se sont enrichis mutuellement. Ce blogue me permet de présenter au public mes différentes recherches tout en m'offrant la possibilité d'un regard critique sur mon cheminement.


Je vous invite à me faire part de vos commentaires par courriel à daiglestephan@gmail.com

si l'envie vous en prend. Je serai heureux d'y répondre si vous m'y invitez.


Je vous invite aussi à venir voir mon tout nouveau site Internet au

www.art-stephan-daigle.com


Stéphan Daigle

dimanche 12 avril 2009

L'EXPOSITION PETITS FORMATS




STÉPHAN DAIGLE présente 9 oeuvres récentes à la galerie ESPACE ARS LONGA de Montréal lors de l’exposition printanière PETITS FORMATS.

Tous les printemps depuis 5 ans, la galerie ESPACE ARS LONGA présente une exposition collective de petits formats au prix unique de 100 $.

Cette année douze artistes visuels chevronnés participent à l’événement.

Ces artistes sont : Peter Boyadjiev, Pierre Chamberland, Jacques Clément, Stéphan Daigle, Monique Duplantie, Marie Gauthier, Garry Hamilton, Laurent Laroche, Yanina Rock, Michel Rouette, Renée Roy et Christian Tremblay.

Le vernissage aura lieu le dimanche 19 avril de 13 h à 17 h.

L’exposition se tiendra du 19 au 26 avril 2009 à la galerie ARS LONGA située au 2320 avenue Mont-Royal Est (angle Fullum) à Montréal.

Tél. : 514.521.0427

Ouvert du lundi au vendredi de 16 h à 20 h, le samedi et le dimanche de 13 h à 17 h.

Je vous y attendrai avec plaisir lors du vernissage. N'hésitez pas à me faire savoir si un autre moment vous convient mieux pour une visite (stephandaigle@sympatico.ca).

mercredi 1 avril 2009

Fulvio Caccia rencontre Stéphan Daigle



Transculturalité et contemporanéité



Votre travail pictural témoigne magnifiquement de la diversité des sources et des références. Quelle est la ligne directrice dans vos créations?

Je ne peux parler de ligne directrice autre que mon amour immodéré pour toutes les formes d’expression plastique de l’Humanité et pour l’Intelligence manifestée dans la beauté du monde. Ce sont là mes guides et mes maîtres.

J’ai toujours été ébloui par la variété des langages picturaux issus de l’imaginaire humain, et plus particulièrement leurs formes les plus anciennes parce qu’elles sont fondatrices de notre imaginaire. Elles témoignent avec éloquence des profondeurs de notre psyché. Cette passion a fait de moi un affamé de culture visuelle livresque et un spectateur attentif de la scène artistique internationale en art plastique.

Comme un enfant amoureux de ses parents spirituels, j’imite et je m’approprie les formes de mes modèles tout en les adaptant à ma réalité culturelle, à mon contexte psychosociologique. Mais aussi, comme artiste peintre, illustrateur et concepteur visuel, j’adapte ces emprunts formels à mon discours pictural en utilisant leur puissance évocatrice.

Tel un amoureux, c’est la puissance magnétique de la Beauté qui oriente mon parcours. Cette Beauté qui, pour moi, est synonyme d’Intelligence du vivant et donne un sens à ma vie.


Vous utilisez des thèmes qui s'inspirent largement de la peinture indienne et perse. Qu'est-ce qui vous attire dans ces cultures?

J’imagine que vous faites allusion à mes oeuvres récentes, inspirées par les tapis-jardin orientaux.

Ce qui est au coeur de cette recherche ce sont : ma sensibilisation écologique à titre d’homme inscrit dans la réalité physique contemporaine et une préoccupation sémiotique et esthétique à titre d’artiste visuel préoccupé par la vie psychique de l’Humanité. Cela forme un tout indissociable pour moi.

Le tapis-jardin oriental (qui fut inventé par les Arméniens faisant partie de l’Empire byzantin) se veut une représentation de l’Éden ou du paradis. Quelle que soit votre culture, cette vision idéale ne peut que vous rejoindre.

Dans mon esprit, l’artiste a un rôle humain primordial de semeur de rêves et de visionnaire. Il est un officiant au temple de la Beauté, car rien n’est plus puissant que le Désir. Il n’y a pas de meilleurs moyens, je crois, pour générer cet espoir donnant la volonté constructrice du changement que de proposer un idéal accessible, un rêve à réaliser pour les générations à venir. Je suis persuadé que l’Humanité doit recréer l’Éden et en devenir le jardinier aimant et enthousiaste. Cela me semble inéluctablement inscrit dans notre destinée.

Cette thématique du paradis vient aussi du fait de ma fréquentation régulière de la forêt et des parcs. Habitant en région près de Montréal, j'ai la chance d'être entouré de rivières, de lacs et de forêts.

Plus les années passent, plus la présence de la nature prend de l'importance dans ma création. Les randonnées en forêt me sont une source de renouvellement intérieur et d'apaisement nécessaire pour trouver un équilibre psychique fécond. L'évocation de la forêt et de ses constituantes devient le support symbolique de mon expression plastique. Non seulement la faune et la flore de notre territoire colonisent toujours davantage mon imaginaire, mais aussi, comme en écho, la production culturelle des peuples autochtones qui en sont proches.

J’invite ici le lecteur à découvrir la sensibilité et le travail extraordinaire de la photographe Louise Tanguay à travers les deux livres qu’elle a publiés aux Éditions de l’homme, Montréal, en 2004 et 2005 et qui sont titrées Natura et Flora. Elle y présente la nature qui m’entoure avec une poésie extraordinaire.

Plastiquement, le choix de ce motif est relié à la beauté et à la force des constructions mathématiques du tapis-jardin oriental qui réinterprètent sans cesse les bases (tout comme le mandala) du sens esthétique. Il y a quelque chose de fondamental dans le développement de ces deux figures emblématiques de l’art. Et ce n’est pas uniquement une préoccupation orientale, comme les vitraux des églises médiévales le prouvent amplement, de même que la constance de l’engouement occidental pour le tapis d’Orient et les constructions plastiques qui en dérivèrent.

Encore ici, j’invite le lecteur, dans la continuité de ce propos, à découvrir un ouvrage fascinant de l’auteur Alexander Lauterwasser titré Images sonores d’eau paru aux Éditions Médicis en 2005. Vous y découvrirez à quel point les figures circulaires fondent notre sens du Beau.

Ce thème du jardin comme lieu mythique d’origine et d’aboutissement ultime, de même que la construction plastique de l’oeuvre picturale autour d’un développement circulaire se sont donc imposés à moi, tout naturellement, comme des figures emblématiques de notre humanité dans notre dépendance à la nature.

Le cercle est une des toutes premières représentations du Soi. L’associer symboliquement à la nature dans une construction picturale, appelle donc l’identification. À la réflexion, s’y ajoute l’idée du cycle comme une composante inéluctable du manifesté.


On y sent aussi des références aux peintres de la contre-culture américaine des années 60? Ce moment a-t-il été important pour vous?

Si vous faites allusion à Peter Max, Milton Glaser et Peter Schwast, ces artistes qui créèrent l’iconographie prépondérante de ces années fertiles en créations de toutes sortes : je ne puis qu’attester leurs importances dans mes références esthétiques. Étant né en 1951, j’ai absorbé les expressions de la contre-culture américaine comme un nectar des dieux.

On parle là de mon adolescence à Montréal durant les années de la Révolution tranquille québécoise et d’EXPO 67. On parle également de la déferlante hippie qui fut la première manifestation de la mondialisation en marche. Le succès planétaire des Beatles en a été le premier révélateur. On parle de Montréal, une ville en quête d’elle-même, ouverte sur le monde et assoiffée d’altérité. On parle d’une société québécoise faisant de nouveaux choix et refusant le poids d’un héritage contraignant. C’est bien de là d’où je viens!

Les années 60 furent aussi celles où j’ai reçu mon héritage artistique québécois. Je veux parler là, principalement, des trois très grands artistes que furent Paul-Émile Borduas, Jean-Paul Riopelle et Alfred Pellan. Et c’est pratiquement dans cet ordre que leurs héritages furent déposés dans ma psyché.

À ces trois géants de la création d’ici s’ajoutèrent les Paul Klee, Arshile Gorky, Gustav Klimt, Arnold Gotlieb, Vassili Kandinsky, Jean Dubuffet, Friedrich Hundertwasser, Pierre Alechinsky et Valerio Adami, pour ne nommer que les plus importants.


Parlez-nous justement de votre parcours?

Mon initiation à l'art s'est d'abord faite à travers les imprimés. Puis il s’est poursuivi par les visites de quelques expositions marquantes : une consacrée à Paul Klee, une autre à Jean Dubuffet, une exposition des grands formats des années cinquante de Jean-Paul Riopelle, une rétrospective consacrée à l'oeuvre d'Alfred Pellan, ainsi qu'une éblouissante exposition de l'artiste viennois Hundertwasser. Elles ont fixé mon choix de vie.

Rien autour de moi ne manifestait une telle liberté, une telle joie! Rien ne me questionnait davantage sur ma vie! L'imaginaire de ces créateurs m'avait ouvert les portes d'une caverne d'Ali Baba. J'étais ébloui. Foudroyé dans une Pentecôte multiforme et joyeuse qui interpelait tout mon être, j’ai donc suivi cette voie.

À la fin de mes études universitaires, j'expérimentais un langage plastique à cheval entre l'Arte Povera italien et le Support-surface français. Mon travail fut sélectionné pour une Biennale nationale au début des années 80. Je jouais des formes et des couleurs en toute liberté. Mais je souffrais que mon propos ne puisse être intégré qu'à l'univers mental de peu de mes contemporains. Je voulais partager ma lecture du monde avec de nombreuses autres sensibilités. L'artologie (un terme proposé par l'historien Yves Robillard qui présentait, dans les années 70, l'art comme une science) n'était décidément pas pour moi!

Donner comme j’avais reçu et créer un art qui me relierait à la totalité de l'humanité, voilà qui me semblait ma raison d’être. Je voulais participer à cette communion de sensibilités, à cette transmission de la joie créatrice.

Ayant obtenu mon diplôme universitaire et n'ayant plus accès aux bourses d’études, il me fallait chercher une voie où pouvait s'exprimer mon intelligence créatrice. Il fallait qu’elle soit en harmonie avec mon expérience, ma réflexion et mes besoins. Le marché de l’art québécois ne pouvait soutenir tous les créateurs que l’institution universitaire diplômait aveuglément. L'illustration éditoriale (qui commente un texte ou en donne une relecture) s'est imposée comme un choix cohérent. Pendant quelques années, j'ai appris ce métier, tout en l'adaptant à mes nécessités intérieures.

Un jour, au début des années 80, j'ai vécu une nouvelle Pentecôte. J'ai compris à ce moment que, pour moi, la représentation symbolique est l'essence même de l'art et que les allégories qui découlent de la mise en relation des symboles tissent un véritable langage. Je redécouvrais le sens de l’Art dans ce qu’il a de plus fondamental.

Soutenu par une équipe d'intellectuels montréalais oeuvrant à un magazine transculturel du nom de ViceVersa, j'ai graduellement développé mon langage pictural, puis présenté mon travail dans des concours de publications spécialisées canadiennes et américaines. Les prix et les sélections se sont enchaînés. Ils m'ont fait connaître sur le continent.


Comment caractérisierez-vous votre démarche?

Mon art tente, d'une façon générale, de faire des ponts symboliques, nouménaux, entre les choses conceptualisées, entre les mondes pensés par le biais du sensible. Les corpus culturels iconographiques représentent des entités extraordinairement riches de ferments pour mon imaginaire. Les intégrer et les relier à ma relecture du monde me procure un sentiment de plénitude et de satisfaction profonde. Cette quête de beauté et d’unité est en réalité une quête religieuse, en ce sens qu’elle sert à me relier à l’Humanité dans sa diversité.

Mon entreprise artistique ne vise évidemment pas à niveler les différences qui sont source de richesse collective. L'ethnosphère (un mot-concept développé par le chercheur canadien Wade Davis qui recouvre l'ensemble de la production culturelle humaine) s'appauvrit déjà dramatiquement sans qu'on l'y aide. Il s'agit plutôt de relier le passé au présent en reconnaissant mon humanité dans l'altérité et en honorant ceux qui m'ont précédé.

Beaucoup d'artistes trouvent leur inspiration dans la nature qui les entoure, certains la trouvent dans l'instrumentalisation technologique de la société et son corollaire qui est l'idée de progrès, certains dans la vision scientifique, d'autres dans une quête de soi, certains encore dans une vision religieuse du monde, d'autres encore s'inspirent des objets et du discours de l'Art. Pour ma part je n’exclus rien, tout cela est source d'inspiration et moteur de ma création. Je vois l'humanité dans son développement technologique et culturel comme étant un phénomène naturel issu du processus de complexification inscrit dans la nature même du vivant.

Nature et Culture sont, pour moi, une même chose. Je nomme cela l'Humanité. M’abreuver à ses sources est nécessaire pour retrouver le fils conducteur de la Pensée créatrice.

À travers mes oeuvres, j'essaie d'exprimer cette vision holistique en traçant des ponts symboliques entre les territoires mentaux que nous avons colonisés de notre imaginaire.

D'un point de vue technique, mes oeuvres oscillent entre une exécution traditionnelle sur toile ou sur papier, et une élaboration qui assemble les techniques classiques aux techniques numériques pour aboutir à des estampes numériques.

Certaines de mes oeuvres, depuis quelque temps, intègrent des thématiques liées à la faune et à la flore québécoises. Je m'inspire, pour ces représentations, des iconographies de l'art des peuples autochtones du Québec que j'interprète et associe stylistiquement à mon travail. Les images qui en résultent se veulent un rappel de la beauté de la nature et de notre interdépendance avec notre environnement, tout en témoignant de mon émerveillement face à l'imaginaire humain et à l'Intelligence créatrice de la Vie qui est manifestée par le grand écosystème dont nous faisons partie.

Mon art renoue, encore là, avec le religieux; en ce sens qu'il cherche à relier symboliquement ce que nous concevons comme séparé et tente d'offrir une vision holistique dans chacune de ses expressions.

Un de mes projets les plus récents est une série de vingt images autour d'un conte nordique qui sera publié comme livre d’artiste et qui deviendra un ensemble de gravures numériques à tirage limité.

Un autre est un projet de création d'une trentaine d'oeuvres numériques de grands formats inspirées du thème du tapis-jardin. Tout en empruntant la structure du tapis-jardin, ces oeuvres en présenteront une relecture inspirée de la forêt boréale. Ce corpus d’oeuvres sera exposé, entre autres, en 2011 au Musée régional de Vaudreuil-Soulanges.


Votre travail est proche du peintre. Quelles distinctions feriez-vous entre le statut du peintre et de l'illustrateur?

En réalité, je n’en vois pas d’essentielle dans leurs rôles. Ces artistes modèlent nouménalement l’imaginaire humain par le biais de l’image fixe. Tous deux travaillent pour des marchés qui ont leurs lois : même si celles-ci ne sont jamais écrites. Ce qui est primordial à mes yeux, c’est la conscience qui sous-tend l’oeuvre.

Quant à leurs statuts respectifs, je dirais que l’illustrateur serait considéré par l’Institution culturelle comme un artiste populaire et l’artiste visuel « contemporain » comme un intellectuel oeuvrant pour une élite. Ainsi va le monde de l’Art.


L'illustration est d'emblée un objet transculturel et mondialisé puisque comme la musique, son langage est immédiatement perceptible par les sens... votre commentaire

La comparaison avec la musique populaire sous toutes ses formes me semble parfaitement justifiée. Cependant, ce n’est pas uniquement une affaire de sensualité ou de réceptivité sensorielle. Il s’agirait plutôt, pour le créateur comme pour le public, de réceptivité globale; de perméabilité psychique; d’adaptabilité mentale et d’intelligence dans le sens d’être en intelligence avec son milieu, son environnement.

Il ne faut pas oublier que Bach, Mozart, Haydin, Vivaldi, Beethoven et combien d’autres classiques étaient tous des artistes populaires à leurs époques.

Mon art, tendu par mon désir, cherche l’universalité. Communiquer devient communier à une vision que je voudrais partager avec le plus grand nombre. J’aime profondément la Vie toujours créatrice. J’admire les oeuvres de ceux qui s’y donnent et la servent, quelles que soient leurs origines. J’espère que l’art qui sort de mes mains en toute co-naissance sera accueilli de plus en plus largement ici chez moi et outre-frontières avec le même esprit d’émerveillement qui l’a fait naître.

Comme vous pouvez sans doute le déduire de mes propos, l’art est pour moi une prière. Sa pratique relève du sacré. Il est un appel à ce que chacun porte de plus beau, de plus sain et de plus vrai.


Comment réagissent les amateurs des diverses parties du monde à votre travail? Qu'en disent-ils au-delà des compliments d'usage?

Disons que par le passé, plusieurs de mes images ont voyagé à travers le monde sous forme de couvertures de livres, de rapports annuels d’entreprises internationales et autres imprimés. Certaines, parfois anciennes, continuent à enluminer divers documents. D’autres encore se sont retrouvées dans des publications prestigieuses qui ornent toujours les rayons des bibliothèques. Certaines sont la possession de divers collectionneurs étrangers. Cela peut donc être considéré comme un témoignage.

Quant au discours public sur mon art, il pourrait se résumer en quelques phrases clefs : La puissance d’évocation des images ancrées dans les racines primitives tout en s’inscrivant dans la contemporanéité fascine. Une oeuvre hors catégories. Un discours différent sur notre rapport à l’Art et au Monde. Une forme nouvelle de l’orientalisme dans l’art québécois. Une oeuvre à cheval entre l’abstraction et la figuration. Une tentative de synthèse entre l’Orient et l’Occident.

Ayant tendance à privilégier le regard sensible de l’artiste, j’ajoute à ces quelques mots un texte qui m’a touché.

À propos de L'ESPRIT DE L'OISEAU ou ICARE DEVIENT PHÉNIX, une exposition en duo avec Annouchka Gravel Galouchko, la grande romancière québécoise Marie-Claire Blais écrivait ce qui suit en guise d’allocution de présentation :

L'Esprit de l'Oiseau, Icare devient Phénix, le titre de cette exposition d'Annouchka Gravel Galouchko et Stéphan Daigle, est la merveilleuse découverte et invention de ces deux grands artistes, de réputation internationale, mais qui ne vivent que pour leur art, modestement, et presque en secret, dans leurs ateliers où s'unissent dans une exploration créatrice sans relâche, leurs sensibilités modernes, ouvertes à tous les mondes symboliques, et allégories, comme on le voit dans ces tableaux de Stéphan Daigle, des cerfs, des chevaux, dans des forêts encore intactes, lesquels sont inspirés par l'art autochtone, ou ce fascinant esprit de l'oiseau que peint Annouchka Gravel, représentant la solitude de l'esprit s'élevant vers la lumière, dans une danse de feu très contemporaine, ces deux artistes, dans le choix des multiples variations de leur art nous offrent une extraordinaire vision de leur univers intérieur hanté par les préoccupations de la survie de notre Terre.


Où en êtes-vous ?

L’intégration du numérique dans ma palette d’outils a ouvert de nouvelles possibilités sur différents plans. Ma flamme créatrice s’en est trouvée avivée. Les images mentales, qui déjà m’habitaient il y a dix ans, prennent formes virtuellement et matériellement. Ce qui met en lumière le fait que toute réalité est d’abord nouménale avant d’être phénoménale. Ou, dans une formulation différente, qu’il nous faille rêver l’avenir pour pouvoir focaliser les énergies nécessaires à sa réalisation.

Pour en revenir à ma démarche : disons que mes oeuvres sont de plus en plus commandées uniquement par des nécessités intérieures et qu’en même temps elles doivent trouver un marché pour soutenir leur création. Cela m’amène à envisager plusieurs avenues.

D'une part, mes images font et feront l’objet d’expositions de plus en plus fréquentes : souvent accompagnées des oeuvres de ma compagne spirituelle et de vie, Annouchka Gravel Galouchko. J’entends donc poursuivre dans cette voie et proposer des projets d’exposition à différentes institutions.

D’autre part, les facteurs économiques inhérents au Québec m’amènent à considérer la création d’une maison d’édition d’images. Elle devrait soutenir la diffusion de mon art et celui d’Annouchka en générant des revenus permettant de poursuivre nos démarches de création.

J’ai pour projet, aussi, la création d’oeuvres tridimensionnelles qui intégreront les derniers développements de mon travail tout en y ajoutant une strate de sens.

Voilà donc où j’en suis.


Votre actualité en Europe?

Pour ce qui est de l’illustration, il y a quelques tentatives de collaborations avec des maisons de créations prestigieuses dont j’attends des confirmations.

Quant à de possibles expositions en solo ou en duo, Nous sommes ouverts aux propositions.

Je vous invite à visiter nos sites et blogues pour en découvrir davantage.


www.stephandaigle.com
www.illustrationquebec.com/stephandaigle
www.images.com/artist/stephan-daigle
http://stephandaigle.blogspot.com

http://annouchkagravelgalouchko.blogspot.com
www.annouchka.ca


Fulvio Caccia a publié cinq recueils de poésie dont Aknos, (Guernica, 1994, Prix du Gouverneur-général du Canada) et La chasse spirituelle, le Noroît, 2005. En 1994, il publie Golden Eighties, un recueil de nouvelles (Montréal, Balzac) et en 1997 La République mêtis, (Balzac) une réflexion sur les rapports entre culture, politique et mondialisation. Depuis trois ans, il se consacre au roman. La ligne gothique (2004) La coïncidence (2005) et Le secret (2006) forment une trilogie qui interrogent les ressorts de la fiction. Son dernier roman paru toujours chez Triptyque s'intitule La frontière tatouée (2008). Il publiera « Voyage en Italie » un recueil de poésie cette année. Fulvio Caccia est le directeur de l'Observatoire de la diversité culturelle, une association littéraire, de la revue de littérature et de politique en ligne www.combats-magazine.org. www.fulvio-caccia.com ainsi que de www.eurocanada.info